Carrefour accusé de maltraiter ses franchisés dans un livre écrit par un ancien cadre du groupe

Rédigé le 15/09/2023


Un ancien cadre de chez Carrefour accuse, dans un livre, le groupe de maltraiter ses franchisés.

 

Le mode de franchise prédomine chez Carrefour : sur ses 5 945 magasins à fin 2022, cela concerne 29,1 % des hypermarchés, 74,3 % des supermarchés et 96,7 % des magasins de proximité.



Conséquence de tels prix d'achats élevés auprès de la centrale et de prestations de services moins avantageuses que pour la concurrence, ces commerçants franchisés ont eu plus de difficulté à atteindre la rentabilité sous enseigne Carrefour, assure Jérôme Coulombel. Sauf à augmenter les prix de vente, avec le risque de faire fuir des clients en période de forte inflation. Quant à la relation contractuelle, elle serait notamment déséquilibrée quand Carrefour est propriétaire d'une partie du capital de la société du franchisé, un cas de figure assez fréquent, relève Jérôme Coulombel. Dans un tel cas, Carrefour détient une part minoritaire mais suffisante pour bloquer un changement d'enseigne, voire pour récupérer le magasin en cas de départ du franchisé, poursuit-il.

Nombre élevé de magasins franchisés

Sollicité par l'AFP deux jours avant la parution du livre, Carrefour a répondu qu'il est "signé par un ancien collaborateur qui a quitté le groupe il y a six ans et dont l'activité professionnelle consiste, depuis son départ, à conseiller des franchisés pour qu'ils rallient des groupes concurrents". En outre, défend Carrefour, "l'argumentaire de l'auteur est contredit par l'attractivité d'une franchise qui fait bénéficier des milliers de partenaires de sa croissance", dénombrant "pas moins de 250 nouveaux partenaires qui rejoignent chaque année le groupe pour créer ou reprendre un magasin en franchise ".



La relation de Carrefour avec ses franchisés "n'a jamais été affectée par les arguments de l'auteur ni par les rares cas de contentieux qui sont cités en exemple et qui témoignent de désaccords ponctuels", représentant selon l'enseigne "moins de 1% de nos contrats de franchise".

Jérôme Coulombel affirme dans son livre "soutenir plus de six-cents" franchisés.

Ciblé par une plainte pour vol, chantage et tentative d'extorsion émanant de Carrefour, il a été relaxé de ces chefs par le tribunal correctionnel de Caen en janvier dernier.

Les enseignes de supermarchés, notamment Carrefour, s'appuient de plus en plus sur le modèle de la franchise, qui leur permet de garder leur surface commerciale et donc leur niveau de chiffre d'affaires tout en externalisant un certain nombre de dépenses, à commencer par les salaires ou les investissements dans les magasins.