Attention ! Pratiques de recrutement chez Leclerc

Rédigé le 15/09/2023


E.Leclerc :

Selon Complément d’enquête, dans certains magasins, on signe sa lettre de démission en même temps que son CDI !!!

L’émission de France 2 « Complément d’enquête » a montré le jeudi 14 septembre 2023 au soir comment une des journalistes s’est fait recruter par un des hypermarchés de la chaîne de grande distribution
 

Une enquête de l’émission de France 2 « Complément d’enquête » pointe du doigt les méthodes illégales de recrutement de certains magasins de groupe E.Leclerc. Selon l’AFP, le reportage diffusé jeudi soir met en lumière des méthodes sans concessions de l’enseigne, qui pèse près du quart dans le gigantesque marché de la grande distribution alimentaire en France.

Un extrait de l’épisode montre comment une des journalistes se fait recruter par un des hypermarchés de la chaîne. Elle est contrainte de signer, en même temps que son contrat, une future lettre de démission à la date du 16 septembre. Il lui est précisé par une responsable des caisses du magasin en question que celui-ci ne fait pas d’embauches en contrats courts de type CDD, seulement en CDI. Face à la caméra cachée, il est expliqué à cette personne que c’est parce que le CDD est « taxé de façon très importante », tout en reconnaissant que cela « n’est pas normal ».


Une embauche moins avantageuse pour les salariés

Ainsi, cette manière d’être embauchée est moins avantageuse pour le salarié qui ne touchera pas d’indemnité de précarité à la fin de son contrat, ni chômage.

Le site service-public.fr stipule d’ailleurs qu’« à la fin de son préavis de démission, le salarié ne perçoit pas d’indemnité de rupture ».

Le directeur du magasin argumente néanmoins que la future salariée va « toucher, sur un contrat de 35 heures, deux jours et demi par mois » de congés payés.

Sur la question des indemnités chômage, le patron botte en touche affirmant qu’il ne sait pas si les droits de la salariée démissionnaire seront toujours valables, ce qui n’est pas le cas lors d’une démission. « Je n’ai jamais été au chômage, je ne sais pas du tout comment ça fonctionne », justifie-t-il.

Les conditions de travail chez E.Leclerc, qui indique employer 140 000 personnes en France, sont parfois pointées du doigt par les organisations syndicales, qui n’ont souvent que peu de poids dans l’enseigne, en raison notamment de son organisation : chaque magasin, ou presque, est une entreprise autonome.